Des taux statiques

Les taux des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.45 % en moyenne au mois de janvier 2019, un phénomène de stagnation depuis le printemps 2018. Pour autant, l’Observatoire Crédit Logement a observé quelques changements sur le marché du neuf et cela dès l’été 2018 puisque la moyenne des taux d’intérêt dans le secteur à augmenter de 3 points depuis juillet. Une augmentation qui puiserait sa source dans l’allongement des durées de prêts accordés.

Taux réels négatifs

Depuis fin 2016, les établissements de crédit ont tout fait pour améliorer les conditions de crédit afin d’atténuer la détérioration de la solvabilité de la demande provoquée par la hausse des prix de l’immobilier. De ce fait, les taux d’intérêt réels sont actuellement inférieurs au niveau de l’inflation et restent négatifs pour le huitième mois consécutif, confirmant une situation inédite depuis 1974. Cette amélioration des conditions d’octrois , à savoir une diminution de 5 points de base depuis janvier 2018, a également pour but de limiter l’impact de la dégradation des soutiens publics à la primo accession à la propriété. Toutefois, l’Observatoire explique que cela n’est toujours pas suffisant pour faire « rebondir la demande ».

Des prêts à rallonge

C’est la tendance depuis de nombreux mois, à chaque nouveau rapport l’Observatoire indique une augmentation significative de la durée des prêts bancaires. «  La baisse des taux d’intérêt a rendu possible une telle évolution et, au total, l’amélioration des conditions de crédit qui en a résulté a permis d’atténuer la détérioration de la solvabilité des ménages modestes et/ou en primo accession, affectés par la hausse des prix de l’immobilier et par la dégradation des soutiens publics. » Explique-t-il. La part de la production des prêts à 25 et plus s’est ainsi établie à 40.4 % en janvier 2019 (71.1 % à 20 ans et plus). Le poids des durées longues n’avait jamais été aussi élevé.

Un coût relatif moyen en nette augmentation

« Après avoir progressé à un rythme soutenu depuis trois ans (dont + 3.5 % en 2018), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente encore en janvier 2019 (+ 2.8 % en glissement annuel). » Enonce le rapport. Ainsi, le coût relatif s’établit à 4.3 années de revenus en janvier 2019, contre 4.2 années de revenus il y a un an. Un niveau record ! Alors que les revenus des ménages augmentent à petits pas (+ 0.3 % en glissement annuel), la hausse du coût des opérations réalisées augmente à vitesse grand V. Dans le même temps, l’apport personnel des ménages est en net recul (- 4.9 % en glissement annuel). Des niveaux jamais observés auparavant et cela même durant la crise de 2008-2009 !