Quel type de prêt pour financer vos travaux ?
Vous avez un projet de rénovation, d’extension ou d’amélioration énergétique ? Pour le financer, il existe plusieurs types de prêts travaux, à choisir selon le montant des travaux, votre situation, et le type de chantier envisagé. De 1 000 € à plus de 100 000 €, les solutions varient : crédit à la consommation, prêt affecté ou prêt immobilier. Ce guide vous aide à identifier le meilleur financement et à profiter des taux les plus avantageux.
Le prêt travaux : pour quel emprunteur et quel type de travaux ?
- Première hypothèse : vous n’êtes pas encore propriétaire et vous avez trouvé un logement ancien qui nécessite des travaux. Dans ce cas-là, vous avez besoin d’un prêt immobilier pour financer l’acquisition et d’un prêt travaux.
- Deuxième hypothèse : vous êtes déjà proprio et vous avez en tête de retaper votre résidence principale, de réhabiliter votre résidence secondaire ou de donner un coup de jeune à un bien destiné à de l’investissement locatif. Travaux d’isolation, décoration, pose d’une cuisine intégrée : autant de raisons qui peuvent justifier le recours à un prêt travaux. Mais pas seulement ! Si vous êtes l’heureux propriétaire d’une maison avec jardin, vous avez peut-être envie d’y installer une piscine ou d’y bâtir une extension. Et vous pouvez aussi demander un prêt travaux pour votre extérieur !
Les différents types de prêts pour travaux : affecté, non-affecté, immobilier
On a la fâcheuse habitude de parler prêt travaux, mais en fait il en existe trois grandes familles, qu’on vous présente maintenant.
Type de prêt travaux | Montant max. | Durée | Justificatifs | Taux moyen estimatif (TAEG) | Particularités |
Prêt personnel non affecté | 75 000 € | ≤ 10 ans | Aucun | ~6,5 % | Liberté d’usage |
Prêt travaux affecté | 75 000 € | ≤ 10 ans | Devis/factures | ~5,5 % | Taux plus bas, protection juridique |
Prêt immobilier avec travaux | Illimité | ≤ 25 ans | Devis/factures | ~4 % (si >75 000 €) | Taux plus bas, mais plus contraignant |
Lire aussi : Quel taux pour un prêt travaux ?
Bon à savoir : Pour un prêt immobilier avec enveloppe travaux, vous pouvez vous référer aux taux immobiliers actuels.
1. Le prêt personnel pour travaux
Il s’agit d’un prêt à la consommation non affecté : vous empruntez une somme d’argent à la banque, que vous pouvez utiliser librement. Elle ne vous demandera ni devis ni justificatif.
C’est un choix idéal si :
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Vous souhaitez entreprendre des travaux sans passer par un professionnel ;
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Le montant nécessaire est inférieur à 75 000 € ;
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La durée de remboursement voulue est inférieure à 10 ans.
Les fonds sont débloqués dès l’acceptation de la demande. Inconvénient, le TAEG du crédit à la consommation est généralement bien plus élevé que celui d’un prêt immobilier. Une affirmation qui reste à nuancer, car vous n’avez ni garantie (hypothèque, cautionnement…) ni assurance emprunteur à souscrire.
De plus, la durée de remboursement maximum est beaucoup plus courte : 10 ans maximum pour un prêt à la consommation contre 25 ans pour un prêt immobilier. En raison de la courte période de remboursement, utiliser un prêt conso pour faire des travaux implique donc des mensualités élevées pouvant affecter sérieusement votre taux d’endettement. Il sera donc potentiellement plus difficile de souscrire un nouveau crédit pour faire un investissement locatif par exemple.
Lire aussi : Les différentes garanties de prêt immobilier
2. Le prêt travaux affecté : l’importance de justifier les travaux
Le crédit affecté est comme son nom l’indique un crédit affecté à un projet précis.
En l'espèce, ce sera les travaux. Vous ne pouvez pas utiliser l’argent à autre chose. Mais comment la banque serait-elle au courant, vous demandez-vous ? Tout simplement en vous demandant de produire des justificatifs comme des devis et des factures.
En outre, il n’est pas rare que certains établissements prêteurs transfèrent l’argent directement aux entreprises. Si vous enfreignez cette règle, le prêt travaux pourra être résilié. Et vous devriez rembourser la somme prêtée !
Pour réaliser des travaux avec un professionnel, le crédit affecté est généralement plus intéressant que le prêt personnel pour plusieurs raisons :
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Le taux d’intérêt est souvent moins élevé ;
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Le remboursement commence au moment où les travaux ont été signés et les premiers fonds appelés ;
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Si les travaux venaient à être annulés, le crédit affecté peut s’abroger automatiquement (limitant les frais) ;
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Il est généralement plus facile à obtenir.
3. Le prêt immobilier avec enveloppe travaux
Lorsque les travaux à financer dépassent 75 000 €, ou lorsqu’ils sont associés à l’achat d’un bien immobilier, ils peuvent être intégrés dans un prêt immobilier classique. C’est ce qu’on appelle un prêt immobilier avec enveloppe travaux.
Ce montage permet d’inclure les travaux dans un seul et même crédit, en bénéficiant des conditions avantageuses du prêt immobilier. Il est particulièrement adapté dans les situations suivantes :
-
Achat d’un bien à rénover entièrement,
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Travaux lourds (rénovation énergétique globale, extension, transformation d’un local en logement),
-
Projet d’investissement locatif avec remise en état complète.
Avantages :
- Taux d’intérêt plus faible qu’un crédit à la consommation : autour de 4 % en 2025 selon la durée.
- Possibilité d’étaler le remboursement sur une longue période (jusqu’à 25 ans).
- Simplification du montage financier : un seul prêt pour l’ensemble du projet (achat + travaux).
Inconvénients :
- Nécessité de fournir des devis précis dès la demande de prêt.
- Déblocage des fonds soumis à présentation de factures ou appels de fonds.
- Frais de garantie et assurance similaires à tout crédit immobilier.
Délai de traitement plus long qu’un crédit conso (notaire, instruction bancaire).
Bon à savoir : Ce type de prêt est souvent la solution la plus économique pour financer une rénovation lourde ou une réhabilitation complète. Il peut être complété, sous conditions, par un Prêt à Taux Zéro (PTZ) ou des aides publiques comme MaPrimeRénov’.
Les aides pour financer la réalisation de travaux
En plus des prêts bancaires classiques, plusieurs dispositifs publics permettent de réduire le coût d’un prêt travaux, notamment lorsque les travaux visent à améliorer la performance énergétique du logement. Ces aides sont cumulables et peuvent alléger considérablement le reste à charge.
L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)
L’éco-PTZ est un prêt sans intérêts, accordé par les banques partenaires de l’État, destiné à financer des travaux de rénovation énergétique dans un logement principal construit depuis plus de deux ans.
Montants possibles :
- Jusqu’à 15 000 € pour une action simple (ex : changement de chaudière),
- Jusqu’à 25 000 € pour deux travaux ou plus,
- Jusqu’à 50 000 € pour une rénovation globale (gain énergétique d’au moins 35 %).
Conditions principales :
- Travaux réalisés par des entreprises labellisées RGE (Reconnues Garantes de l’Environnement),
- Pas de condition de ressources,
- Résidence principale uniquement (occupant ou bailleur).
Durée de remboursement : jusqu’à 20 ans.
MaPrimeRénov’
MaPrimeRénov’ est une subvention directe versée par l’Anah, il ne s’agit donc pas d’un prêt à proprement parler. Elle finance une large gamme de travaux d’économie d’énergie : isolation, ventilation, chauffage, rénovation globale.
Spécificités :
- Accessible à tous les propriétaires, occupants ou bailleurs, et copropriétés,
- Montant variable selon les revenus, la nature des travaux, et les économies d’énergie obtenues,
- Travaux réalisés par des artisans RGE obligatoirement.
Elle est cumulable avec l’éco-PTZ et parfois avec des aides locales.
Les aides des collectivités locales
Certaines communes, départements ou régions proposent des primes, subventions ou exonérations fiscales pour des travaux d’amélioration ou de rénovation énergétique. Ces aides varient selon la localisation et les priorités locales (logement ancien, zones rurales, foyers modestes…).
L’aide Action Logement
Pour les salariés du secteur privé (entreprises de plus de 10 salariés), Action Logement propose :
- un prêt travaux à taux réduit (1 % à 1,5 %),
- des aides directes pour l’adaptation du logement au vieillissement ou au handicap,
- et des financements spécifiques pour la rénovation énergétique des logements.
Le montant peut atteindre jusqu’à 10 000 €, selon la nature des travaux.