Loyer impayé : que faire ?
Vous avez effectué un investissement locatif ? Vous êtes désormais prêt à accueillir vos premiers locataires. Que vous soyez en LMP, LMNP ou en location nue, l'un des fléaux pouvant affecter la rentabilité de votre investissement locatif est certainement les loyers impayés. En effet, les règles d'expulsion sont strictes de sorte que votre locataire négligent pourrait profiter de la situation au risque de vous mettre sur la paille !
Mais heureusement, il existe des solutions pour vous prémunir contre de tels risques. Et si malgré tout, vous êtes face à un locataire menaçant vos finances, il existe des solutions légales pour récupérer votre dû !
Étape 1 : Rappel amiable du loyer impayé
Pourquoi privilégier une approche amiable en cas de premier impayé de loyer ?
En cas de loyer impayé, il est fortement conseillé de commencer par une démarche amiable. Cette méthode permet d’ouvrir un dialogue avec le locataire sans entrer immédiatement dans une logique conflictuelle. Un simple oubli, un décalage temporaire de trésorerie ou une difficulté administrative peuvent expliquer un retard de paiement.
Cette phase informelle montre votre volonté de trouver une solution, tout en rappelant fermement les obligations contractuelles du locataire. Dans de nombreux cas, cette approche suffit à obtenir un règlement rapide, évitant ainsi des procédures plus lourdes et plus longues.
Exemple de lettre de relance à envoyer au locataire débiteur
Voici un modèle de courrier que vous pouvez adapter à votre situation :
Objet : Relance pour loyer impayé
Madame, Monsieur,
Sauf erreur ou omission de ma part, le loyer du logement situé au [adresse du bien], dont vous êtes locataire depuis le [date de début du bail], n’a pas été réglé pour la période du [mois ou période concernée].
Je vous invite à régulariser cette situation dans les plus brefs délais.
À défaut de paiement sous 8 jours, je me verrai contraint d’engager des démarches formelles.
Je reste à votre disposition pour échanger si besoin.
Cordialement,
[Nom du bailleur ou agence]
Ce type de courrier peut être envoyé par e-mail ou courrier simple dans un premier temps.
Quand et comment envoyer une mise en demeure de payer le loyer ?
Si la relance amiable reste sans effet, il est alors justifié d’adresser une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception. Ce courrier formel constitue une étape préalable à toute action judiciaire. Il doit comporter :
- la mention « mise en demeure » ;
- le détail des sommes dues (loyer, charges) ;
- un rappel des obligations contractuelles du locataire ;
- un délai précis pour régulariser la situation (souvent 8 à 15 jours).
La mise en demeure marque le début de la constitution d’un dossier solide pour le bailleur. Elle est également un prérequis indispensable pour certaines garanties locatives (assurances loyers impayés, Visale, etc.).
Étape 2 : Activer les garanties locatives disponibles
Lorsque la relance amiable et la mise en demeure ne permettent pas de récupérer les loyers dus, il est temps d’activer les garanties prévues lors de la signature du bail. Celles-ci peuvent vous aider à couvrir rapidement les impayés, à condition d’avoir respecté les délais et les conditions de chaque dispositif.
Bon à savoir : Il est conseillé d’agir rapidement dès le premier loyer impayé. Vous pouvez solliciter la caution dans les 15 jours suivant la mise en demeure adressée au locataire. Pour les assurances ou garanties comme Visale, le signalement doit souvent se faire dans un délai de 30 jours après le premier impayé. Passé ce délai, vous risquez de perdre le bénéfice de la garantie.
Alerter la caution solidaire : conditions et procédure
Si une caution solidaire a été désignée dans le contrat de location, elle peut être immédiatement sollicitée après l’échec de la phase amiable. Le bailleur doit lui adresser une lettre recommandée avec accusé de réception, en lui précisant :
-
Le montant des loyers impayés,
-
Les échéances concernées,
-
Les justificatifs de relance adressés au locataire.
La caution est alors tenue de régler la dette dans les mêmes conditions que le locataire. Il est important d’agir rapidement, idéalement dans les 15 jours suivant la mise en demeure, pour maximiser les chances de recouvrement.
Faire appel à la garantie Visale ou à l’assurance loyers impayés
Deux dispositifs distincts peuvent couvrir les impayés selon la situation à condition d’y avoir souscrit lors de la conclusion du bail :
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La garantie Visale : gérée par Action Logement, elle couvre les loyers impayés pour les locataires éligibles (jeunes actifs, étudiants, salariés précaires…). Le bailleur doit avoir accepté cette garantie lors de la signature du bail. La déclaration de l’impayé doit être effectuée en ligne dans un délai de 30 jours après le premier impayé.
-
L’assurance loyers impayés (GLI) : elle couvre généralement les impayés de loyers après un ou deux mois de retard, dans la limite des plafonds contractuels. Elle peut également inclure une prise en charge des frais de procédure et d’expulsion. Attention, les assureurs exigent souvent des pièces justificatives précises (mise en demeure, quittances impayées, état des lieux, bail, etc.).
Informer la CAF ou la MSA en cas d’APL perçue
Lorsque le locataire bénéficie d’une aide au logement (APL ou ALS), il est essentiel de signaler l’impayé à la CAF ou à la MSA dans un délai de deux mois après le premier incident de paiement. Ce signalement :
- permet à l’organisme d'engager un accompagnement social,
- peut déclencher le versement direct de l’aide au bailleur,
- évite que le locataire continue de percevoir une aide injustifiée.
Bon à savoir : Le propriétaire qui ne signale pas un impayé alors qu’il perçoit directement les aides de la CAF s’expose à une amende pouvant dépasser 7 000 €. Le signalement doit être fait dans un délai maximal de deux mois après le premier incident de paiement.
Étape 3 : Démarrer la procédure judiciaire pour loyers impayés
Lorsque les relances, les garanties et les aides ne permettent pas de régulariser la situation, le bailleur peut engager une procédure judiciaire. Cette démarche vise à obtenir une décision de justice pour recouvrer les sommes dues, résilier le bail ou procéder à une expulsion.
Bon à savoir : Même si la garantie (caution, Visale ou assurance loyers impayés) vous permet de récupérer les loyers dus, il est recommandé d’engager en parallèle la procédure judiciaire. Pourquoi ? Parce que la régularisation par un tiers ne garantit pas la fin des impayés ni le départ du locataire en cas de mauvaise foi ou de récidive. Initier la procédure vous permet de sécuriser votre situation, d’anticiper une éventuelle expulsion et de disposer d’un titre exécutoire pour accélérer les démarches futures.
Le rôle clé de la clause résolutoire dans le bail d’habitation
La clause résolutoire est une mention du contrat de location qui prévoit la résiliation automatique du bail en cas de non-paiement du loyer, des charges ou du dépôt de garantie. Elle constitue une base juridique essentielle pour initier la procédure d’expulsion.
Si cette clause est présente dans le bail, le bailleur peut demander à un commissaire de justice de délivrer un commandement de payer, première étape de la procédure judiciaire.
Bon à savoir : Si votre contrat de location ne comporte pas de clause résolutoire, le commissaire de justice ne peut pas délivrer un commandement de payer visant la résiliation automatique du bail. Dans ce cas, l’acte de commandement reste possible, mais il ne produira pas d’effet automatique. Le bailleur devra alors saisir le tribunal judiciaire pour demander la résiliation du bail, conformément à l’article 24 de la loi n°89‑462 du 6 juillet 1989.
Signification d’un commandement de payer par un commissaire de justice
Le commandement de payer est un acte officiel signifié par un commissaire de justice (ex-huissier). Il rappelle au locataire :
-
La dette exacte (loyers et charges),
-
L'obligation de payer dans un délai légal de deux mois,
-
La conséquence en cas de non-paiement : la résiliation du bail et l’expulsion.
Ce document est aussi transmis à la CAF ou à la MSA si le locataire perçoit une aide au logement. C’est une étape incontournable pour que la clause résolutoire puisse produire ses effets.
Délai de 2 mois : que faire si le locataire ne régularise pas sa dette ?
Après réception du commandement de payer, le locataire dispose d’un délai de deux mois pour régulariser l’impayé. S’il ne paie pas ou ne propose pas un échéancier accepté par le bailleur, celui-ci peut :
- constater la résiliation automatique du bail (si clause résolutoire),
- ou saisir le tribunal judiciaire pour demander la résiliation et l’expulsion.
Durant ce délai, un locataire peut aussi saisir le juge pour obtenir un délai de grâce, notamment en cas de difficultés passagères.
Bon à savoir : Même si le bail est résilié, il est impératif de passer devant un juge pour obtenir un jugement d’expulsion. Le bailleur ne peut pas procéder lui‑même à l’entrée dans les lieux ou à l’éviction du locataire sans ce titre exécutoire : toute expulsion réalisée sans respecter cette étape expose à des sanctions, notamment pour violation de domicile.
La réforme du 1er juillet 2025 : saisie sur salaire sans juge
Depuis le 1er juillet 2025, une réforme importante permet au bailleur de faire saisir directement le salaire du locataire débiteur, sans passer par un juge (d'exécution), sous certaines conditions :
-
Disposer d’un titre exécutoire (ex. jugement, injonction de payer),
-
Mandater un commissaire de justice pour enclencher la procédure,
-
Respecter un plafond de montant pour les créances simplifiées (souvent < 5 000 €).
Ce nouveau dispositif vise à accélérer le recouvrement des loyers impayés tout en évitant les délais parfois longs d’une procédure judiciaire classique. Il renforce nettement la position du bailleur.
Etape 3.5 : L’injonction de payer : une alternative rapide pour récupérer les loyers impayés
La réforme du 1er juillet 2025 permet désormais, sous conditions, de procéder à une saisie sur salaire sans passer par un juge si l’on dispose déjà d’un titre exécutoire. Pour obtenir ce titre, le bailleur a plusieurs options, dont l’une des plus rapides est la procédure d’injonction de payer.
Cette démarche, souvent méconnue, permet au propriétaire d’agir efficacement contre un locataire débiteur, sans engager immédiatement une procédure d’expulsion. Elle vise uniquement le recouvrement des sommes impayées.
Concrètement, le bailleur peut saisir le tribunal judiciaire par une simple requête, accompagnée de justificatifs (bail, mise en demeure, décompte des impayés…). Si la demande est acceptée, le juge rend une ordonnance d’injonction de payer. Le locataire a ensuite un mois pour contester. Passé ce délai, l’ordonnance devient un titre exécutoire, permettant de saisir un juge d'exécution afin de mettre en œuvre des procédures de recouvrement forcé : saisie sur salaire (pas nécessaire de passer devant le juge depuis la réforme), sur compte bancaire, etc.
Ce recours peut s’avérer particulièrement utile :
-
Si le bailleur souhaite récupérer rapidement les loyers dus sans attendre une éventuelle expulsion ;
-
Ou si le locataire a quitté les lieux mais reste débiteur.
Attention : l’injonction de payer ne permet pas à elle seule d’expulser un locataire toujours en place, ni de résilier le bail en l’absence de clause résolutoire. Elle ne se substitue donc pas à la procédure judiciaire de résiliation du bail, mais peut être utilisée en complément.
Étape 4 : Résilier le bail et engager une procédure d’expulsion
Lorsqu’un locataire ne régularise pas sa dette malgré les relances, garanties et injonctions, la résiliation du bail devient inévitable. Cette étape ouvre la voie à une procédure d’expulsion, encadrée strictement par la loi.
Résiliation automatique du bail ou décision judiciaire
Si le contrat de location contient une clause résolutoire, la résiliation est automatique après l’expiration du délai de deux mois suivant la signification du commandement de payer, sans régularisation de la dette.
En revanche, même en cas de résiliation automatique, l’expulsion ne peut avoir lieu qu’après décision du juge. Le bailleur doit saisir le tribunal pour obtenir un jugement constatant la résiliation du bail et autorisant l’expulsion. Cette exigence s’applique également si aucune clause résolutoire n’est prévue dans le bail : dans ce cas, la résiliation doit être expressément prononcée par le juge.
L’assignation devant le tribunal judiciaire : déroulé et pièces à fournir
L’assignation est l’acte par lequel le bailleur saisit le tribunal judiciaire compétent pour demander l’expulsion du locataire. Elle est rédigée et signifiée au locataire par un commissaire de justice.
Ce document doit être envoyé au moins deux mois avant l’audience. Il doit contenir :
- l’objet de la demande (résiliation du bail, expulsion, paiement des sommes dues),
- la date et l’heure de l’audience,
- les justificatifs de la dette (bail, mises en demeure, décompte des impayés…),
- les documents prouvant le respect des étapes préalables (commandement de payer, éventuelles aides sollicitées).
Le juge pourra ordonner la résiliation du bail, fixer une date d’expulsion, et éventuellement accorder des délais de paiement au locataire s’il en fait la demande.
Délivrance du commandement de quitter les lieux et recours possible
Une fois le jugement d’expulsion obtenu, le bailleur doit faire signifier la décision au locataire par un commissaire de justice, accompagnée d’un commandement de quitter les lieux. Le locataire dispose alors d’un délai de deux mois pour libérer le logement.
Pendant ce délai, il peut :
-
Contester la décision (appel ou opposition),
-
Demander un délai supplémentaire au juge pour quitter les lieux (jusqu’à 3 ans dans certains cas),
-
Ou, à défaut, quitter le logement volontairement.
Sans départ volontaire à l’expiration du délai, la procédure d’expulsion proprement dite peut être enclenchée.
Étape 5 : Mise en œuvre de l’expulsion du locataire
Lorsque les délais légaux sont écoulés et que le locataire ne libère pas les lieux malgré le jugement d’expulsion, il revient au bailleur d’engager la dernière étape : l’exécution de l’expulsion. Cette procédure, strictement encadrée, ne peut être menée que par un commissaire de justice.
Le rôle du commissaire de justice dans l’expulsion pour loyer impayé
Le commissaire de justice (anciennement huissier) est le seul professionnel habilité à procéder à une expulsion. Une fois le jugement d’expulsion obtenu et le commandement de quitter les lieux signifié, il peut intervenir au terme du délai de deux mois (ou du délai supplémentaire accordé par le juge).
S’il constate que le logement est toujours occupé, il établit un procès-verbal de tentative d’expulsion. Si le locataire refuse de partir, le commissaire peut :
-
Solliciter la force publique (police ou gendarmerie),
-
Faire appel à un serrurier pour pénétrer dans les lieux,
-
Inventorier les biens sur place et organiser leur éventuelle évacuation.
Le recours à la force publique n’est toutefois pas automatique. Le commissaire doit en faire la demande à la préfecture, qui peut l’accepter ou la retarder, notamment en période de trêve hivernale.
Trêve hivernale : quels impacts sur la procédure ?
La trêve hivernale suspend les expulsions du 1er novembre au 31 mars inclus. Durant cette période, aucune expulsion ne peut être exécutée, sauf décision exceptionnelle du juge (notamment en cas de squat ou d’occupation illégale).
Toutefois :
- les procédures judiciaires peuvent continuer pendant la trêve,
- les commandements de quitter les lieux peuvent être signifiés,
- le délai de deux mois peut continuer à courir.
Le bailleur devra donc patienter jusqu’à la fin de la trêve pour reprendre l’exécution forcée, ce qui peut prolonger considérablement le maintien dans les lieux.
Que deviennent les biens laissés sur place par le locataire ?
Si le locataire quitte les lieux ou est expulsé en laissant des meubles ou effets personnels, le commissaire de justice doit dresser un inventaire.
Ensuite, deux options sont possibles :
-
Les biens sont entreposés aux frais du locataire, qui peut les récupérer dans un délai de deux mois,
-
Si la valeur des biens est manifestement faible, ils peuvent être abandonnés, donnés ou détruits après constat.
Il est interdit au bailleur de se débarrasser lui-même des biens restants. Toute démarche doit passer par le commissaire de justice.
Étape 6 : Obtenir le remboursement des loyers impayés
Même après une expulsion, la dette locative peut subsister. Le bailleur peut donc entamer des démarches spécifiques pour recouvrer les loyers impayés et les indemnités associées. Cette phase vise à obtenir réparation financière, même si le logement a été libéré.
Demander une indemnité d’occupation
Après la résiliation du bail, tant que le locataire continue d’occuper le logement, il n’est plus redevable d’un loyer, mais d’une indemnité d’occupation. Cette somme est généralement équivalente au montant du loyer précédent, et couvre la période d’occupation sans droit ni titre.
Cette indemnité peut être réclamée devant le tribunal, en complément de la demande de résiliation et d’expulsion. Le juge peut l’ordonner dans le même jugement ou dans une décision distincte.
Inscription du jugement au Fichier des incidents de remboursement des crédits (FICP)
Si le locataire est jugé débiteur et que le bailleur ne parvient pas à obtenir le paiement malgré le jugement, il est possible de signaler l’impayé auprès de la Banque de France via une inscription au FICP.
Ce fichier centralise les incidents de paiement caractérisés, notamment en matière de crédits, mais aussi de dettes locatives. L’inscription peut avoir un effet dissuasif et inciter le locataire à régulariser la situation pour éviter des conséquences bancaires.
Peut‑on poursuivre le locataire pour récupérer les dettes de loyer après son départ ?
Oui. L’expulsion ne met pas fin à la dette. Le bailleur dispose d’un délai de 5 ans pour engager une procédure de recouvrement de créance. Ce délai court à partir de la dernière échéance impayée.
Plusieurs solutions s’offrent au bailleur pour obtenir le paiement :
-
Mise en demeure de payer,
-
Procédure d’injonction de payer,
-
Saisie sur salaire ou compte bancaire (si un titre exécutoire a été obtenu),
-
Recours à un commissaire de justice.
Ces démarches peuvent être menées même si le locataire a changé de domicile, à condition de pouvoir le localiser.
Que faire si le locataire est insolvable ?
L’un des cas les plus délicats pour un bailleur survient lorsque, malgré les procédures engagées, le locataire se révèle insolvable. Cela signifie qu’il ne dispose d’aucune ressource ou bien saisissable pour couvrir sa dette locative, même après expulsion ou condamnation judiciaire.
Évaluer la situation et mobiliser les dernières garanties
Avant d’abandonner toute démarche, il convient de vérifier si une caution solidaire, une assurance loyers impayés ou le dispositif Visale peuvent encore être activés. Ces garanties restent souvent mobilisables même si le locataire est insolvable. De plus, il est utile de vérifier si une procédure de surendettement est en cours, ce qui pourrait bloquer certaines voies de recouvrement.
Adapter sa stratégie face à l’insolvabilité
Même si les chances de recouvrement semblent faibles, il est important de :
- constituer un dossier solide (bail, relances, mises en demeure, décompte des sommes dues),
- envisager un échéancier de paiement, si l’insolvabilité est temporaire,
engager une procédure judiciaire (injonction de payer ou action au fond) pour obtenir un titre exécutoire, indispensable à toute action de recouvrement future.
Préserver ses droits malgré tout
Un titre exécutoire permet de conserver le droit de recouvrer la dette pendant plusieurs années, même si le locataire est aujourd’hui insolvable. Vous pourrez tenter une saisie sur salaire ou sur compte bancaire ultérieurement, si la situation financière du débiteur s’améliore.
Vous pouvez également :
-
Faire inscrire la dette au FICP pour signaler l’incident,
-
Mandater un commissaire de justice pour effectuer une enquête de solvabilité.
Quand faut-il renoncer ?
Lorsque le locataire et son éventuelle caution sont tous deux insolvables et que les démarches judiciaires s’avèrent coûteuses, il peut être raisonnable de mettre fin aux poursuites, du moins temporairement. Cela permet de limiter les frais supplémentaires sans perdre pour autant vos droits futurs.
Comment prévenir les risques d’insolvabilité du locataire ?
Plutôt que d’attendre qu’un impayé survienne, il est souvent plus efficace de mettre en place des mesures préventives dès la sélection du locataire. Plusieurs outils et bonnes pratiques permettent de limiter le risque d’insolvabilité.
Bien sélectionner son locataire
La première étape pour se prémunir contre les impayés est de vérifier la solvabilité du candidat :
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Exiger les trois dernières fiches de paie et le contrat de travail,
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Vérifier que le locataire perçoit un revenu au moins trois fois supérieur au loyer charges comprises,
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Demander les dernières quittances de loyer ou une attestation de son ancien bailleur,
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Contrôler l’absence d’incidents de paiement dans son historique locatif (avec son accord).
Lorsque le locataire est un étudiant ou un salarié précaire, une caution solidaire ou une garantie Visale peut être exigée.
Souscrire une assurance loyers impayés ou utiliser Visale
Pour se protéger contre les impayés en cas d’insolvabilité soudaine, deux solutions principales s’offrent au bailleur :
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L’assurance loyers impayés (GLI) : il s’agit d’un contrat souscrit auprès d’une compagnie d’assurance. Il couvre généralement le remboursement des loyers, des charges, et parfois les frais juridiques. Elle impose toutefois des critères stricts sur le profil du locataire.
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La garantie Visale : dispositif gratuit proposé par Action Logement, elle couvre les impayés de loyers pour certains locataires (jeunes, salariés précaires, étudiants). Elle s’active plus facilement, mais ne remplace pas une GLI si l’on recherche une couverture complète.
Bon à savoir : il n’est pas possible de cumuler Visale et une GLI sur un même contrat de location.