Comment acheter avant de vendre sans prêt-relais ?
Coûteux, risqué, le prêt-relais n’est pas toujours la solution adaptée pour financer une nouvelle acquisition. Et il est compliqué de faire coïncider les deux transactions, vente de votre bien immobilier. Mais pas de panique, on vous donne 10 solutions pour acheter avant de vendre sans prêt relais.
Solder le prêt actuel pour retrouver de la capacité d’emprunt
Si vous cherchez à acheter avant de vendre sans prêt-relais, c’est que vous avez encore une fraction d’un prêt immobilier à rembourser, capital restant dû et intérêts.
Mais en fonction de là où vous vous situez dans le remboursement, vous pouvez peut-être trouver suffisamment de fonds pour apurer la dette. Ou au moins pour retrouver une capacité d’emprunt suffisante pour un nouveau crédit immobilier, tout en restant sous la barre des 35 % d’endettement.
Le saviez-vous ? Vous pouvez débloquer par anticipation les sommes que vous possédez sur un PER (plan d’épargne retraite) et sur un PEE (plan d’épargne en entreprise), si votre projet porte sur l’acquisition de la résidence principale.
Et ce, même si vous en possédez déjà une actuellement. Ces fonds pourront alors être utilisés pour rembourser par anticipation tout ou partie de votre crédit actuel ou comme apport personnel pour un nouvel emprunt.
La vente longue
Généralement, l’achat immobilier se conclut en 2 à 3 mois. Ce n’est qu’à partir de la signature du compromis de vente que vous pouvez démarcher les banques pour obtenir un nouveau prêt immobilier. Vous disposez alors d’un délai de 45 à 60 jours pour trouver le financement, avant la signature de la vente définitive.
Vous, ce qui vous intéresse, c’est surtout de gagner du temps, pour revendre le logement que vous possédez. Une possibilité s’offre alors à vous : négocier une vente longue avec le vendeur. Autrement dit, un délai bien supérieur à celui d’usage de 45 à 60 jours. 6 mois, par exemple.
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Le recours à un iBuyer
Connaissez-vous l’iBuying ? Contraction entre instant et buying, ce terme désigne une pratique encore peu connue, mais qui gagne du terrain dans les grandes villes de France.
Vendre son bien sans attendre, sans visites, sans négociations interminables : c’est la promesse de ces nouveaux acteurs de l’immobilier qui achètent directement les logements en ligne.
Le principe ? Raccourcir les délais en éliminant les intermédiaires. En quelques clics et dans les 24h à 48h, le propriétaire obtient une offre d’achat ferme. Si celle-ci lui convient, la vente est conclue rapidement, parfois en moins d’une semaine.
Ces entreprises ne jouent pas les agents immobiliers : elles achètent pour revendre. Pour rentabiliser l’opération, elles misent sur la plus-value potentielle, après avoir rénové légèrement le bien. En contrepartie, vous devez accepter une décote sur le prix de vente, souvent entre 5 et 15 % en dessous du marché.
Le prêt hypothécaire
Autre alternative au prêt relais : le prêt hypothécaire. Il est adossé à une garantie réelle (par opposition à une garantie personnelle comme la caution), l'hypothèque, consentie sur un logement que vous détenez en France, résidence principale, secondaire ou investissement locatif.
Concrètement, vous donnez en gage un bien que vous possédez à un établissement bancaire. Celui-ci vous accorde en contrepartie un financement qui peut atteindre 50 à 70 % de la valeur vénale du bien, selon son état, sa localisation et sa liquidité.
Un atout non négligeable : ce type de prêt ne nécessite pas d’assurance emprunteur. Résultat, des formalités allégées, aucun questionnaire de santé à remplir, et un coût global du crédit en baisse. Un avantage certain pour les personnes âgées ou les profils considérés comme à risque par les assureurs classiques !
En revanche, rares sont les établissements prêteurs à accepter ce financement. Ils le réservent plutôt à des emprunteurs dotés d’un solide patrimoine, à qui ils proposent des conditions strictes : montant minimum d’emprunt, valeur minimale du bien hypothéqué…
Le remboursement peut s’effectuer selon deux modalités :
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Soit un amortissement classique avec mensualités constantes (capital + intérêts) ;
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Soit in fine. Vous ne payez que les intérêts pendant toute la durée du crédit, limitée à 10 ou 15 ans selon les établissements, puis vous remboursez le capital en une seule fois à l’échéance.
Le prêt hypothécaire cautionné
Le prêt hypothécaire cautionné (PHC) s’adresse à un public souvent exclu des circuits classiques de financement : les emprunteurs âgés. Les établissements bancaires se montrent plus frileux envers eux : ils appliquent des taux d’emprunt nettement majorés, et l’accès à l’assurance emprunteur devient difficile, voire impossible.
Le prêt hypothécaire cautionné a été conçu pour répondre à cette problématique. Il cible les personnes âgées de plus de 60 ans, propriétaires d’un bien immobilier et disposant de revenus stables, mais qui ne remplissent plus les conditions habituelles d’octroi d’un crédit.
Concrètement, les banques vont prêter jusqu'à 70 % de la valeur du logement hypothéqué. Le montant peut également varier en fonction de l'âge de l’emprunteur, son espérance de vie statistique, et sa capacité de remboursement.
Ce prêt est couvert par deux garanties. D’une part, une hypothèque, inscrite sur un bien immobilier détenu en pleine propriété, généralement la résidence principale. D’autre part, un organisme de cautionnement, qui se porte garant et prend le relais en cas de défaillance dans le remboursement.
Le remboursement s’effectue avec amortissement du capital. La durée du crédit varie en fonction des établissements et du profil de l’emprunteur, mais elle reste plus courte que celle d’un crédit classique.
Le prêt immobilier global
Le prêt global couvre à la fois le financement du nouveau bien et le capital restant dû du prêt encore en cours sur le logement que vous vous apprêtez à vendre. La banque vous accorde un montant correspondant au coût total du nouveau projet, en tenant compte du fait que vous allez, à terme, récupérer des fonds grâce à la vente.
Une fois la vente réalisée, vous reversez une partie du produit à l’établissement prêteur. Ce remboursement partiel peut entraîner, sauf exonération prévue au contrat, des indemnités de remboursement anticipé.
La mensualité totale du prêt global doit vous permettre de rester sous les 35 % d’endettement. Pour réduire la pression financière d’un tel emprunt, l’organisme financier peut accepter de mettre en place un différé d’amortissement. Vous ne remboursez alors que les intérêts du nouveau prêt pendant quelques mois, le temps que la vente de votre bien soit finalisée.
Le prêt achat revente
Pour vendre avant d’acheter sans prêt relais, vous pouvez préférez le prêt achat-revente. Le principe est simple : la banque rachète votre emprunt actuel et vous accorde une avance jusqu’à 70 % du prix de vente de votre bien.
Différence avec le prêt-relais sec ou adossé : elle ne soustrait pas le capital restant dû. Résultat : le montant emprunté est plus élevé, mais vous n’avez qu’une seule mensualité à gérer.
Prenons un exemple pour illustrer le fonctionnement du prêt achat-revente :
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Votre bien actuel est estimé à 250 000 € ;
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Il vous reste 80 000 € à rembourser sur le crédit en cours ;
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Le nouveau logement que vous souhaitez acquérir coûte 350 000 €.
La banque met en place un prêt global de 430 000 €, réparti comme suit :
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80 000 € pour solder le prêt immobilier de votre logement actuel ;
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175 000 € correspondant à 70 % de la valeur estimée du bien à vendre ;
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175 000 € pour financer la part manquante du nouveau bien.
Vous ne remboursez qu’une seule mensualité, calculée sur la totalité du prêt. Une fois votre logement vendu, vous reversez le produit de la vente à la banque, qui recalcule automatiquement le capital restant dû. Vos mensualités sont alors revues à la baisse pour le reste de la durée du crédit.
La location du bien actuel
Ultime solution : mettre votre bien en location. Les loyers perçus peuvent venir compenser les mensualités du prêt en cours, voire les couvrir entièrement.
Mieux encore, les banques intègrent une partie des revenus locatifs dans le calcul de votre capacité d’emprunt. En général, 70 % des loyers sont pris en compte pour évaluer votre taux d’endettement, ce qui peut faciliter l’obtention d’un nouveau financement.
Cette solution présente deux avantages : vous évitez de vendre dans la précipitation, et vous disposez d’un actif qui continue à prendre de la valeur avec le temps.
Mais louer son bien implique aussi des contraintes. Vous devez assumer la gestion locative, suivre l’entretien du logement, respecter les obligations fiscales liées à la location et gérer les délais de préavis si vous envisagez de récupérer le bien.
Par ailleurs, lors de la revente ultérieure, la présence d’un locataire peut compliquer la transaction. Vous devrez en outre baisser le prix de vente en fonction de la durée restante du bail en cours.
L’achat comptant
On l’évoque très rapidement, car l’autofinancement est loin d’être accessible à tous. Sauf si vous possédez suffisamment d’épargne de côté, à laquelle vous pouvez ajouter des sommes issues de l’intéressement en entreprise, du PER ou d’une assurance vie. Ou si un prêt familial ou un don familial peut venir les abonder.
Sachez qu’actuellement, les dons en ligne directe sont exonérés de droits de donation jusqu’à 300 000 euros si vous achetez une résidence principale sur le marché du neuf.