Olivier Jourdan
Olivier Jourdan, le 27 octobre 2025

Comment obtenir un prêt immobilier quand on est indépendant ou freelance ?

Vous êtes freelance, auto-entrepreneur ou profession libérale et vous rêvez de devenir propriétaire ? Bonne nouvelle : le prêt immobilier indépendant, c’est possible. Certes, les banques demandent plus de garanties qu’à un salarié en CDI, mais avec un bon dossier et les bons leviers, votre projet peut se concrétiser.

Prêt immobilier indépendant : quelles sont vos chances ?

Le terme “indépendant” désigne ici toutes les personnes qui exercent leur activité professionnelle en dehors du salariat classique : freelances, professions libérales, auto-entrepreneurs, dirigeants de TPE… Autrement dit, vous êtes à votre compte, sans employeur, sans fiche de paie mensuelle.

Or, les banques aiment la stabilité. Et en matière d’emprunt, leur idéal reste encore le fameux CDI à temps plein dans une grande entreprise. Pourquoi ? Parce qu’un revenu régulier, garanti, facilite la gestion du risque.

Mais rassurez-vous : être indépendant ne vous disqualifie pas du tout pour un crédit immobilier. Les banques savent désormais que ce statut concerne de plus en plus de profils qualifiés (ingénieurs, développeurs, consultants, professionnels de santé…). Elles adaptent donc leurs critères d’analyse. Reste à savoir si vous répondez à ces critères…

Faire une demande de financement en ligne

Répondez à notre questionnaire (sans engagement), nos courtiers se chargeront de vous trouver le meilleur prêt immobilier du marché

Quelles sont les critères pour obtenir un prêt immobilier quand on est indépendant ou freelance ?

Contrairement aux idées reçues, les banques ne se basent pas sur une liste de critères fixes et figés pour accorder un prêt immobilier à un freelance. Chaque dossier est analysé au cas par cas, avec une approche globale : la stabilité de vos revenus, la gestion de votre activité, votre capacité d’épargne, vos garanties, ou encore la nature de votre profession.

L’objectif des établissements prêteurs est simple : évaluer si vous êtes en mesure d’assumer un remboursement régulier sur le long terme, souvent entre 15 et 25 ans. Et pour cela, ils vont s’appuyer sur plusieurs éléments clés, que voici.

Lire aussi : Que vérifie la banque pour un prêt immobilier ?

Ancienneté de l’activité et historique financier

Même si ce n’est pas une règle absolue, les banques demandent généralement 2 à 3 années d’activité minimum. Pourquoi ? Parce qu’elles ont besoin d’un recul suffisant pour analyser la viabilité de votre activité, la régularité de vos revenus et la trajectoire financière de votre entreprise.

Elles étudient vos bilans comptables, liasses fiscales ou, pour les micro-entrepreneurs, vos déclarations de chiffre d’affaires sur cette période. Le but : s’assurer que vos revenus ne reposent pas sur une seule mission ponctuelle ou une tendance passagère.

infos

Bon à savoir : certaines banques peuvent accepter une ancienneté inférieure à 2 ans si vous avez un co-emprunteur en CDI, un apport conséquent ou un historique professionnel très solide (reconversion depuis un métier salarié proche, par exemple).

Revenus et leur régularité

Le remboursement d’un prêt immobilier repose sur des mensualités fixes, souvent pendant 20 ou 25 ans. Pour les banques, il est donc crucial que vos revenus soient suffisants et stables dans le temps.

Or, la réalité du freelance implique des hauts et des bas : mois très rentables, périodes creuses… C’est pourquoi les banques appliquent généralement une décote sur vos revenus pour lisser le risque. Cette décote varie de 20 à 40 %, selon la régularité de votre activité.

Plus vos revenus sont constants, plus la décote sera faible, et donc plus votre capacité d’emprunt sera élevée. Les revenus pris en compte sont ceux après déduction des charges, en net imposable, et parfois même réduits d’un abattement forfaitaire si vous êtes en micro-entreprise.

Apport personnel, taux d’endettement et reste à vivre

L’apport personnel est un levier très apprécié des banques. Il montre votre capacité à épargner et à vous engager dans le projet. En tant qu’indépendant, il est généralement recommandé d’avoir au moins 10 % du montant de l’achat, pour couvrir les frais de notaire et une partie du bien. Plus votre apport est important, plus cela rassure la banque.

Côté endettement, le taux maximal reste fixé à 35 %, comme pour tout emprunteur. Mais les banques seront souvent plus strictes avec les indépendants, notamment si le reste à vivre (ce qu’il vous reste une fois la mensualité déduite) est jugé trop faible.

infos

Astuce : si vous avez des charges professionnelles importantes, pensez à bien les séparer de vos dépenses personnelles dans vos comptes. Cela permet à la banque d’avoir une vision plus claire de votre budget réel.

Garantie, caution, assurances

Comme tout emprunteur, vous devrez proposer des garanties pour rassurer la banque. Cela peut passer par une caution bancaire (type Crédit Logement), une hypothèque sur le bien acquis, ou un nantissement d’épargne (par exemple un contrat d’assurance-vie).

Mais attention : les organismes de caution peuvent refuser de garantir un indépendant si le profil leur semble trop risqué. Dans ce cas, une hypothèque ou un cautionnement par un proche peut débloquer la situation.

Concernant l’assurance emprunteur, elle est obligatoire et doit couvrir au minimum le décès et la perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA). La garantie arrêt de travail est parfois limitée pour les chefs d’entreprise ou freelances, mais il existe des contrats adaptés, souvent moins chers en délégation d’assurance qu’en passant par l’assurance de la banque.

Statut juridique et secteurs valorisés

Toutes les activités indépendantes ne se valent pas aux yeux des banques. Certaines professions sont considérées comme plus stables ou à fort potentiel : professions libérales réglementées (médecins, avocats, experts-comptables…), consultants en tech ou en finance, etc.

De même, les statuts comme la SASU, l’EURL ou les professions libérales classiques peuvent inspirer plus de confiance qu’un statut auto-entrepreneur récent.

infos

Bon à savoir : Les indépendants ne sont pas tous égaux face au crédit immobilier selon leur profession. Nous avons donc réalisé quelques guides pour tenir compte des spécificités : 

Autre point à ne pas négliger : domicilier vos comptes professionnels dans la banque auprès de laquelle vous sollicitez le crédit. Cela peut jouer positivement sur la perception de votre profil et faciliter le suivi de vos flux financiers.

Lire aussi : La domiciliation bancaire pour un prêt immobilier est-elle obligatoire ?

Simulation et calcul de capacité d'emprunt pour un freelance

Pas toujours simple de savoir combien vous pouvez emprunter quand vous êtes à votre compte. Pour y voir plus clair, voici un exemple concret de calcul de capacité d’emprunt en tant que freelance :

Exemple : Julien, développeur freelance

  • icon

    Revenus nets moyens sur les 3 dernières années : 3 500 €/mois

  • icon

    Stabilité de l’activité : 3 ans d’ancienneté, activité en croissance

  • icon

    Apport personnel : 30 000 €

  • icon

    Charges professionnelles séparées des comptes perso

  • icon

    Pas d’autres crédits en cours

Étape 1 : Décote appliquée sur les revenus

Les banques appliquent une décote de sécurité, variable selon la stabilité perçue des revenus. Ici, Julien a une activité bien établie, donc décote de 20 %.

Étape 2 : Calcul de la mensualité maximale (avec un taux d’endettement à 35 %)

Étape 3 : Capacité d’emprunt estimée

Avec 980 € de mensualité sur 20 ans à un taux de 3,3 %, la capacité d’emprunt de Julien est d’environ 165 000 €.

Avec des revenus stables et un bon apport, Julien peut emprunter dans de bonnes conditions. Mais s’il avait eu une activité plus récente ou des revenus très irréguliers, la décote aurait pu monter à 40 %, ce qui aurait réduit sa capacité d’emprunt à environ 140 000 €.

infos

Remarque : Ce calcul reste indicatif. Pour connaître précisément votre capacité d’achat, mieux vaut réaliser une simulation personnalisée avec un courtier Helloprêt. Vous obtenez ainsi une estimation fiable et un accompagnement pour sécuriser votre dossier.

Simulez votre capacité d’emprunt gratuitement et sans engagement

L’outil indispensable pour savoir combien vous pouvez emprunter pour votre projet.

Stratégies pour renforcer son dossier quand on est indépendant

En tant qu’indépendant, vous n’avez pas droit à l’erreur dans la constitution de votre dossier de prêt immobilier. Pour rassurer les banques et mettre toutes les chances de votre côté, il est essentiel de soigner chaque détail. Voici les meilleures stratégies à adopter :

Soignez votre comptabilité et vos justificatifs

Une comptabilité propre, claire, et bien structurée est un vrai plus. Préparez à l’avance :

  • icon

    Vos bilans comptables ou déclarations de chiffre d’affaires (sur 2 ou 3 ans),

  • icon

    Vos avis d’imposition,

  • icon

    Vos relevés bancaires,

  • icon

    Et vos éventuels contrats en cours.

Montrez que vous tenez bien vos comptes et que vous savez gérer vos finances, même avec des revenus irréguliers.

Mettez en valeur une progression des revenus

Un chiffre d’affaires en hausse d’année en année est un excellent indicateur pour la banque. Cela montre que votre activité se consolide et que vous avez su développer votre clientèle. N’hésitez pas à le mettre en avant dans votre présentation.

Ajoutez un co‑emprunteur salarié si possible

Emprunter avec un conjoint ou un proche en CDI, c’est diversifier les sources de revenus et donc réduire le risque pour la banque. Cela peut compenser une activité indépendante encore jeune ou des revenus fluctuants.

Attendez une “bonne” année avant de lancer votre demande

Si vous sortez d’une année difficile ou instable, mieux vaut attendre quelques mois. Un exercice en forte progression peut faire toute la différence pour obtenir un oui de la banque. Parfois, mieux vaut retarder son projet que de voir son dossier refusé.

Quelle assurance emprunteur choisir en tant qu'indépendant ?

L’assurance emprunteur est une composante obligatoire de tout crédit immobilier. Elle couvre les risques de décès, d’invalidité ou d’incapacité de remboursement. Mais lorsqu’on est travailleur indépendant, toutes les assurances ne se valent pas, et certaines garanties sont parfois limitées voire exclues. Il est donc essentiel de bien comparer les offres.

Les spécificités liées au statut d’indépendant

Contrairement aux salariés, les indépendants ne bénéficient pas toujours de la même couverture sociale. En cas d’arrêt de travail, leur protection est souvent plus faible, voire inexistante selon le régime. Cela impacte directement les conditions proposées par les assureurs.

Certaines garanties, comme l’incapacité temporaire totale (ITT) ou l’invalidité permanente partielle (IPP), peuvent être :

  • icon

    Refusées par défaut,

  • icon

    Assorties de délais de carence plus longs,

  • icon

    Soumises à des exclusions plus strictes.

C’est pourquoi il est crucial de vérifier en détail les conditions générales du contrat, et de s’assurer qu’elles correspondent bien à votre profil professionnel.

infos

Astuce : Évitez les garanties s’adressant exclusivement aux salariés tels que la garantie perte d’emploi. En plus, d’être coûteuse, elle ne vous sera d’aucune utilité.

Comparer les contrats : banque ou délégation d’assurance ?

Au moment de contracter un prêt immobilier, deux options s’offrent à vous :

  • icon

    L’assurance groupe proposée par la banque : elle est standardisée, souvent plus chère pour les indépendants, et peu adaptée à leurs risques spécifiques.

  • icon

    La délégation d’assurance auprès d’un assureur externe : autorisée depuis la loi Lagarde, cette option permet de choisir un contrat sur mesure, souvent moins cher et mieux adapté à votre situation professionnelle.

Comparer les offres permet souvent de réaliser des économies substantielles, sans compromis sur la qualité des garanties.

Trouver la meilleure assurance emprunteur pour réaliser des économies !

Faites une simulation pour trouver nos meilleures offres !

Quels critères surveiller en priorité ?

Lorsque vous êtes indépendant, soyez particulièrement attentif à ces points :

  • icon

    La prise en charge en cas d’arrêt de travail : le contrat couvre-t-il les TNS (travailleurs non-salariés) ? À quelles conditions ?

  • icon

    Le mode d’indemnisation : forfaitaire (vous êtes indemnisé selon la mensualité prévue, même si vos revenus chutent), ou indemnitaire (vous êtes indemnisé en fonction de votre perte réelle de revenus).

  • icon

    Les exclusions liées à l’activité professionnelle : certaines professions sont considérées à risque (bâtiment, transport, etc.) et peuvent faire l’objet de surprimes ou d’exclusions.

Indépendant : pourquoi faire appel à un courtier immobilier Helloprêt ?

Obtenir un prêt immobilier en freelance, c’est possible, mais souvent plus technique. Entre les banques frileuses, les justificatifs à rassembler et les conditions à négocier, mieux vaut ne pas y aller seul.

Chez Helloprêt, nous connaissons les spécificités des indépendants. Notre rôle : valoriser votre profil, cibler les bonnes banques et optimiser votre financement.

  • icon

    Un accompagnement personnalisé de A à Z

  • icon

    Des partenaires bancaires ouverts aux freelances

  • icon

    Une mise en concurrence rapide et efficace

  • icon

    Et souvent, des taux plus bas à la clé

Votre temps est précieux, votre projet mérite les meilleures conditions. Confiez-le à des experts.

Prendre RDV gratuitement avec un courtier Helloprêt

Parlez-nous de votre projet immobilier, nous vous trouverons la meilleure solution de financement !

Olivier Jourdan
Olivier Jourdan, Fondateur d’Helloprêt
"Courtier immobilier depuis plus de 15 ans, je vous évite les tracas de la recherche de financement en chassant pour vous les meilleurs taux du marché"