Prêt in fine : la bonne solution pour votre investissement locatif ?
Vous songez à financer un investissement locatif et vous vous demandez quel type de crédit choisir ? Aux côtés du traditionnel prêt amortissable, le prêt in fine séduit de nombreux investisseurs grâce à ses mensualités allégées et ses avantages fiscaux. Mais derrière cette souplesse apparente, il cache aussi un coût global plus élevé et des conditions d’accès plus exigeantes. Alors, le prêt in fine est-il vraiment la bonne solution pour votre investissement locatif ? Décryptage complet pour vous aider à faire le bon choix.
Qu’est ce que le prêt in fine ?
Le prêt in fine est un mode de financement encore peu connu du grand public, mais particulièrement prisé par les investisseurs immobiliers. Contrairement au prêt amortissable classique, il repose sur un fonctionnement singulier : vous ne remboursez pas le capital au fil des mois, mais en une seule fois à l’échéance du crédit. Cette mécanique entraîne des mensualités réduites, composées uniquement des intérêts et de l’assurance. Si le prêt in fine séduit pour sa souplesse apparente, il n’est pas sans contreparties. Voyons en détail ce qui le distingue des autres types de prêts immobiliers.
Définition du prêt in fine
Le terme « in fine » vient du latin et signifie littéralement « à la fin ». Ce qui résume parfaitement le principe du prêt in fine : le capital emprunté est remboursé en une seule fois, à la dernière échéance du prêt. Pendant toute la durée du crédit, l’emprunteur ne verse que :
- les intérêts calculés sur le montant total emprunté (qui ne diminue pas dans le temps),
- et les primes d’assurance.
À l’échéance du prêt, il devra disposer de la totalité du capital à rembourser. Pour cela, il doit avoir constitué une épargne équivalente, généralement via un contrat d’assurance-vie ou tout autre placement nanti en garantie par la banque.
Ce type de financement s’adresse principalement aux investisseurs souhaitant optimiser leur fiscalité ou préserver leur trésorerie pendant la durée du prêt.
Quelle différence entre prêt amortissable et emprunt in fine ?
Dans un prêt amortissable classique, chaque mensualité inclut une part d’intérêts (calculés sur le capital restant dû) et une part de capital. Au fil du temps, la part des intérêts diminue et celle du capital augmente : c’est le principe de l’amortissement progressif. Le capital est donc remboursé mois après mois, ce qui réduit le montant total des intérêts à payer.
À l’inverse, dans un prêt in fine, vous ne remboursez aucun capital pendant toute la durée du prêt. Seuls les intérêts sont dus mensuellement, calculés sur le capital emprunté initial. Cela signifie :
-
des mensualités plus faibles que dans un prêt amortissable (à capital emprunté équivalent),
-
mais un coût total du crédit plus élevé, car les intérêts s’appliquent sur 100 % du capital pendant toute la durée du prêt et sont généralement supérieurs à ceux d’un crédit amortissable.
Lire aussi : Acheter un bien immobilier avec un prêt in fine ou un prêt amortissable
Pourquoi choisir un prêt in fine pour votre investissement locatif ?
Le prêt in fine répond en premier lieu à une problématique de cashflow propres aux investissements locatifs dans l’optique de faire un investissement autofinancé, quitte à sacrifier de la rentabilité.
En outre, toujours dans le cadre d’un investissement locatif, le prêt in fine présente bien des avantages pour défiscaliser une partie de vos acquisitions et agrandir votre patrimoine immobilier sans payer trop d’impôts. On vous explique.
L’investissement locatif autofinancé avec le prêt in fine
Lorsque vous souhaitez investir dans l’immobilier locatif, votre objectif est de générer une rentabilité (plus-value et loyers) pour gagner de l’argent. Cependant, il faut anticiper votre besoin en fonds de roulement, soit vos charges mensualisées et vos revenus mensuels (puisque les loyers sont perçus chaque mois).
En effet, il est rare que votre investissement locatif soit autofinancé avec un prêt immobilier amortissable, sauf si votre apport est suffisant ou viser une rentabilité locative élevée (mais généralement risqué). Dans ces conditions, il faudra que vous mettiez tous les mois de l’argent de votre poche pour combler l’écart entre les loyers perçus et le remboursement du prêt immobilier.
Avec le prêt in fine, puisque vous payez seulement les intérêts, vos loyers devraient être dans la grande majorité des cas supérieurs à vos charges ! (sinon, il y a un problème).
Exemple : comparatif de cash flow entre prêt in fine et prêt amortissable pour un investissement locatif
Pour vous aider à comprendre la différence entre prêt in fine et prêt amortissable, nous allons prendre en exemple l’achat d’un studio à Paris pour un montant de 150 000 euros avec un loyer mensuel de 700 euros par mois soit 8 400 euros bruts par mois financé à hauteur de 135 000 euros par un prêt immobilier sur 20 ans. Nous allons envisager les deux situations :
-
investissement locatif avec un prêt amortissable
-
investissement locatif avec un prêt in fine
Etat du cash flow avec un prêt amortissable
Voici l’état des flux de trésorerie sur 1 an d’investissement locatif avec un prêt amortissable au taux de 3,50 % (+0,34 % d’assurance de prêt).
| Encaissement | Décaissement | |
| Loyers | 8 400 euros | |
| Mensualités de remboursement du prêt immobilier amortissable | 9 852 euros | |
| Taxe foncière | 300 euros | |
| Gestion locative (7% du loyer) | 588 euros | |
| Assurance habitation | 400 euros | |
| Sous-total | 8 400 euros | 10 740 euros |
| Total Cash Flow annuel | - 2 340 euros |
Avec le prêt amortissable, vous devrez alors mettre tous les ans : 3 401,08 euros de votre poche. L’investissement immobilier n’est pas autofinancé. Voyons ce que ça donne avec le prêt in fine.
Etat du cash flow avec un prêt in fine
Puisqu’il s’agit d’un prêt in fine, le taux d’intérêt est plus important qu’un prêt amortissable. Nous utiliserons donc un taux d’intérêt de 4,5 %.
| Encaissement | Décaissement | |
| Loyers | 8 400 euros | |
| Mensualités de remboursement du prêt in fine (uniquement les intérêts) | 6 534 euros | |
| Taxe foncière | 300 euros | |
| Gestion locative (7% du loyer) | 588 euros | |
| Assurance habitation | 400 euros | |
| Sous-total | 8 400 euros | 7 822 euros |
| Total Cash Flow annuel | 578 euros |
Grâce au prêt in fine, vous générez un cashflow positif annuel de 578 euros. Toutes choses égales par ailleurs, au bout de 20 ans, votre cashflow cumulé sera de 11 560 euros. Cela ne suffit donc pas à rembourser le prêt immobilier dans sa totalité.
Faites donc bien attention à mettre de côté chaque mois (sur une assurance vie par exemple pour les faire fructifier) afin de disposer des liquidités nécessaires pour rembourser la banque à l’issue du prêt in fine.
À défaut, il faudra anticiper la revente de votre bien immobilier, dans l’espoir que vous empochiez une belle plus-value !
La déduction des intérêts d’emprunt d’un prêt in fine
On vous l’a expliqué plus haut, le prêt in fine est proposé moyennant des taux élevés, calculé chaque mois sur un capital fixe. Vous allez donc payer des intérêts d’emprunt, beaucoup d’intérêts d’emprunt.
Dans le cadre d’un investissement locatif, vous pouvez déduire les intérêts :
- de vos revenus fonciers, à condition de choisir le régime d’imposition réel (pas le micro foncier).
- de vos revenus BIC, si vous faites de la location meublée en LMNP.
Plus vos intérêts d’emprunt sont élevés et votre tranche d’imposition élevée, plus grande est votre économie fiscale. Cet avantage fiscal sera particulièrement apprécié des contribuables imposés dans une tranche marginale élevée (au moins 30 %).
Remarque : Les intérêts d’emprunt ne peuvent pas constituer un déficit déductible du revenu global dans le cadre des déficits fonciers. Mais, ils peuvent être reportés pendant 10 ans sur vos revenus fonciers.
Est-il possible de limiter l’assiette de l’impôt sur la fortune immobilière avec le prêt in fine ?
En prêt in fine, vous ne remboursez le capital qu’à la dernière échéance. Or, pour calculer l’IFI, l’administration fiscale retranche de l’assiette imposable les prêts contractés pour l’achat d’un bien immobilier taxable. Le prêt in fine pourrait alors constituer le Graal pour ne pas payer d’IFI et faire croître son patrimoine immobilier locatif !
Mais, pour éviter que tout le monde échappe à l’IFI en utilisant des prêts in fine, l’administration fiscale pratique une décote annuelle sur le montant du prêt in fine chaque année. En d’autres termes, elle considère que vous remboursez fictivement une fraction du prêt in fine chaque année en fonction de la durée totale du prêt. Elle pratique en somme un amortissement linéaire.
Pour dire les choses simplement, les prêts immobiliers classiques sont plus efficaces pour réduire l’assiette de l’IFI (puisque le capital s’amortit moins rapidement).
Limiter la valeur fiscale des parts de SCI ou de sociétés immobilières
Le prêt in fine vient réduire la valeur fiscale des parts de société immobilière. En effet, la valeur fiscale d’une part de SCI est calculée en faisant la différence entre la valeur de marché des biens détenus et les dettes de la société.
Avec un prêt in fine, vous maintenez constant la valeur des parts de sorte que vous pouvez les transmettre dans des conditions fiscales avantageuses à des membres de votre famille.
Lire aussi : Comment obtenir un prêt immobilier avec une SCI ?
La capitalisation des excédents de trésorerie issus de l’investissement locatif
Vous pouvez placer votre épargne servant à rembourser le capital sur des contrats d’investissement rémunérateurs tels qu’une assurance vie, un PEA…. Les supports de ces contrats produisent des intérêts tout au long de la durée du prêt in fine. Vous bénéficiez donc de l’effet de levier du crédit pour acquérir le bien, ainsi que des sommes que vous percevez en ayant capitalisé.
Cette stratégie vous permet de compenser en partie l’écart de taux entre prêt amortissable et prêt in fine. Mais attention à ne pas prendre des risques inconsidérés !
Quel est le taux d’un prêt in fine ?
Le prêt in fine revient cher, car :
- il est proposé à un taux supérieur à ceux qui se pratiquent pour les crédits amortissables puisque le risque pour la banque banque est plus important (rembourser une grosse somme en une fois implique pour l’emprunteur de provisionner progressivement le remboursement du prêt in fine et donc, d’être un excellent gestionnaire)
- le capital n’étant pas remboursé chaque mois, les intérêts s’appliquent sur un capital emprunté fixe pendant toute la durée du prêt in fine
Exemple du coût global d’un prêt in fine
Parce qu’un petit exemple vaut mieux qu’un long discours, venons-en aux chiffres. Mettons que vous empruntez 250 000 € sur 20 ans, à un taux de 4,8 %.
| Mois | Intérêts prêt in fine | Intérêts prêt amortissable |
| 1 | 1 000€ | 1 000€ |
| 100 | 1 000€ | 698,32€ |
| 200 | 1 000€ | 244,94€ |
| 240 | 1 000€ | 6,46€ |
| Cumul des intérêts sur 20 ans | 240 000 € | 139 374,48 € |
Comme vous le voyez, le prêt in fine représente un surcoût de 100 625,52 € par rapport à un prêt amortissable à taux d’intérêt équivalent. On peut aussi constater que les intérêts cumulés représentent 76 % du capital emprunté pour le prêt in fine contre 42 % pour le prêt amortissable.
Remarque : Nous ne tenons que des taux d’intérêt. Il faut aussi tenir compte de deux phénomènes qui viennent réduire le coût global du prêt in fine pour faire une comparaison plus proche de la réalité :
- Le crédit in fine génère un cashflow positif pour un investissement locatif. Ce surplus de trésorerie peut être placé et générer des intérêts ;
- Un prêt in fine est accordé sous la condition de consentir une sûreté réelle comme un nantissement ou une hypothèque. L’actif sous-jacent est susceptible de se valoriser pendant la durée du prêt.
Conditions d’accès et garanties exigées pour un prêt in fine
Le prêt in fine n’est pas un crédit immobilier comme les autres. Parce qu’il présente un risque accru pour la banque, notamment en raison du remboursement du capital en une seule fois à la fin du contrat, il est soumis à des conditions d’octroi plus strictes que le prêt amortissable.
Pour obtenir un prêt in fine, l’emprunteur doit justifier d’un profil solide :
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Des revenus stables et élevés, permettant d’assumer à la fois le paiement des intérêts mensuels et la constitution parallèle d’une épargne ;
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Un taux d’endettement raisonnable, généralement inférieur à 33 % ;
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Une capacité d’épargne régulière, démontrée par la constitution d’un capital suffisant pour rembourser le prêt à l’échéance ;
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Et souvent, un apport personnel conséquent, pouvant représenter 20 à 30 % du montant du bien.
Côté garanties, deux options principales sont exigées :
-
Le nantissement : il s’agit de bloquer une partie de votre épargne (par exemple, un contrat d’assurance-vie, un PEA ou un portefeuille titres) pendant toute la durée du prêt. Ce capital servira à rembourser le crédit à terme. Le nantissement est la garantie privilégiée par les banques, car elle leur offre une sécurité immédiate.
-
L’hypothèque : si vous ne disposez pas d’un capital à nantir, vous pouvez proposer un bien immobilier en garantie. Il peut s’agir du bien acheté grâce au prêt ou d’un autre actif immobilier détenu. En cas de défaillance, la banque pourra saisir et revendre ce bien.
À noter : un prêt in fine sans apport ou sans épargne disponible est très rarement accepté. Ce type de financement s’adresse principalement à des profils patrimoniaux ou à des investisseurs aguerris disposant déjà d’un matelas financier.
Le prêt in fine avec nantissement
Comme nous l’avons dit, le nantissement est la garantie la plus fréquemment exigée par les banques dans le cadre d’un prêt in fine. Il consiste à bloquer une épargne, généralement un contrat d’assurance-vie, un PEA, ou encore un compte-titres, pour garantir le remboursement du capital à la fin du prêt.
En pratique, deux cas de figure se présentent :
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Soit vous disposez dès la signature du prêt de l’intégralité du capital à nantir, auquel cas la banque est généralement très favorable au financement ;
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Soit vous ne disposez que d’une partie de cette somme : vous devrez alors alimenter régulièrement le contrat nanti pendant toute la durée du crédit afin de constituer le montant nécessaire au remboursement.
Mais attention : les sommes nanties deviennent indisponibles. Vous ne pourrez ni retirer ni arbitrer librement vos placements sans l’accord de la banque. Cela limite votre marge de manœuvre.
Lire aussi : Le crédit Lombard est-il adapté à un achat immobilier ?
Faut-il utiliser son épargne en apport ou en nantissement ?
C’est un vrai dilemme. D’un côté, utiliser son épargne comme apport permet de réduire le montant du crédit et donc le coût des intérêts. De l’autre, le nantissement permet de conserver cette épargne, qui continue de fructifier… à condition que le rendement soit supérieur ou au moins égal au coût du crédit.
Or, les banques exigent souvent que le contrat nanti soit investi majoritairement sur des supports sécurisés, à faible rendement (fonds en euros, obligations, etc.). Si le taux du prêt in fine est supérieur au taux de rendement sans risque (ce qui est généralement le cas), l’arbitrage penche en faveur de l’utilisation de l’épargne en apport, car le différentiel de taux joue contre vous.
Pour arbitrer entre prêt in fine ou apport, le calcul est donc en principe relativement simple : si le taux d’intérêt du produit nanti est supérieur au taux du crédit sur la durée du prêt, mieux vaut nantir l’épargne. Mais attention, le taux de rendement de l’épargne n’est jamais garanti pour l’avenir, cela implique donc une forme de pari. L’idéal serait que les taux montent pendant la période de remboursement du prêt in fine (sauf si celui-ci est à taux variable).
Le prêt hypothécaire in fine
Alternative au nantissement, l’hypothèque est une autre forme de garantie possible pour un prêt in fine. Elle consiste à inscrire une sûreté réelle sur un bien immobilier, qui peut être :
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soit le bien financé par le crédit,
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soit un autre bien déjà détenu par l’emprunteur.
En cas de défaillance de l’emprunteur, la banque pourra faire saisir et vendre le bien hypothéqué pour récupérer les fonds prêtés. Cette option est donc plus risquée pour l’emprunteur, et moins souple que le nantissement.
Le prêt hypothécaire in fine est moins courant, pour plusieurs raisons :
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Il engendre des frais supplémentaires, notamment les frais de notaire, d’inscription hypothécaire, et parfois de mainlevée en fin de prêt ;
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Il est moins rassurant pour la banque, car elle reste exposée aux fluctuations du marché immobilier : si le bien se dévalorise, elle pourrait ne pas récupérer l’intégralité des sommes dues.
En revanche, il peut convenir aux emprunteurs qui ne disposent pas d’épargne disponible à nantir mais possèdent déjà un patrimoine immobilier significatif. C’est parfois le seul moyen d’accéder au prêt in fine sans mobiliser sa trésorerie.
Lire aussi : Financer un achat immobilier grâce au prêt hypothécaire
Quand est-il judicieux d’utiliser un prêt in fine ?
L'utilisation d'un emprunt in fine est recommandée dans certaines situations spécifiques, principalement liées à des besoins de financement particuliers ou à des objectifs d'investissement. Voici quelques situations où il peut être approprié d'envisager un emprunt in fine :
- Investissement locatif autofinancé : L'emprunt in fine est souvent utilisé par les investisseurs immobiliers qui souhaitent que les loyers perçus couvrent les mensualités de remboursement, voire génèrent un cash flow positif. Dans ce cas, les loyers peuvent être supérieurs aux intérêts mensuels, permettant à l'investisseur de dégager un revenu mensuel tout en remboursant le capital à la fin de l'emprunt.
- Optimisation fiscale : Les intérêts d'emprunt élevés associés à un emprunt in fine peuvent être déduits des revenus fonciers, réduisant ainsi la base imposable. Cela peut être avantageux pour les contribuables imposés dans des tranches marginales élevées.
- Projets nécessitant une trésorerie importante : Les emprunts in fine peuvent être adaptés à des projets nécessitant une trésorerie importante au départ, tels que l'acquisition de biens immobiliers de grande valeur. Ils permettent de différer le remboursement du capital et de mobiliser des liquidités pour d'autres besoins.
- Perspective de valorisation de l'actif sous-jacent : Si l'actif immobilier financé par l'emprunt in fine est susceptible de prendre de la valeur au fil du temps, cela peut être un argument en faveur de cette option. La revente de l'actif à une valeur plus élevée peut compenser le remboursement du capital à la fin de l'emprunt.
- Besoin de flexibilité : Les emprunts in fine offrent une certaine flexibilité en ce qui concerne les remboursements de capital, car seul l'intérêt est remboursé mensuellement. Cela peut convenir aux emprunteurs qui prévoient des rentrées d'argent importantes à l'avenir, comme la vente d'un bien ou un héritage.
Lire aussi : Comment choisir entre prêt in fine et prêt amortissable ?
Prêt en franchise de remboursement : une alternative au prêt in fine ?
Le prêt en franchise de remboursement, également connu sous le nom de prêt avec différé de remboursement, est une alternative au prêt in fine dans certaines situations, mais il présente des caractéristiques différentes :
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Avec un prêt en franchise de remboursement, vous ne remboursez ni le capital ni les intérêts pendant une période convenue, généralement de quelques mois à quelques années.
Les mensualités pendant la période de franchise sont généralement plus faibles, voire nulles. -
Une fois la période de franchise terminée, vous commencez à rembourser le capital et les intérêts, ce qui entraîne des mensualités plus élevées par la suite.
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Il peut être utilisé lorsque l'emprunteur prévoit une entrée d'argent dans le futur qui lui permettra de commencer les remboursements ou lorsque l'emprunteur a besoin de temps pour mettre en place un projet immobilier avant de commencer les remboursements.
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Il offre une certaine flexibilité en matière de trésorerie pendant la période de franchise.
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Les garanties demandées par la banque sont moins importantes que pour un prêt in fine.
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Il est moins coûteux en intérêts qu’un prêt in fine.
Autrement dit, le prêt en franchise de remboursement est une solution plus accessible pour les particuliers, à mi-chemin entre prêt amortissable et prêt in fine.
Le choix entre un prêt in fine et un prêt en franchise de remboursement dépend de votre situation financière, de vos objectifs et de votre capacité à gérer les mensualités. Si vous cherchez à minimiser les paiements mensuels initiaux tout en acceptant des mensualités plus élevées à l'avenir, un prêt en franchise de remboursement peut être une option.
Le fin mot sur le prêt in fine
Au total, la déduction des intérêts d’emprunt et la valorisation de votre épargne issue d’un cash flow positif peuvent permettre de compenser le coût plus élevé du prêt in fine.
Ainsi, le prêt in fine laisse place à de nombreux montages financiers et patrimoniaux permettant de capitaliser sur un investissement immobilier sans pour autant liquider ses contrats d’investissement comme une assurance vie ou d’autres biens immobiliers ni nécessiter un revenu professionnel pour combler un éventuel cashflow négatif. Le crédit lombard, par exemple, repose sur un prêt in fine.
Toutefois, il est essentiel de considérer les implications financières. En effet, le prêt in fine entraîne un coût global plus élevé en raison des intérêts calculés sur un capital emprunté constant. Dans notre exemple, nous avons constaté un surcoût significatif par rapport à un prêt amortissable équivalent.
Cependant, il existe des avantages non négligeables liés au prêt in fine. En particulier, il s'adresse aux investisseurs immobiliers cherchant à autofinancer leurs projets, ce qui peut être difficile avec un prêt amortissable. Les loyers perçus peuvent souvent couvrir les charges, tandis que seuls les intérêts sont remboursés, offrant une opportunité de génération de trésorerie.
Néanmoins, le prêt in fine nécessite des garanties solides, telles que le nantissement ou l'hypothèque, ce qui le rend moins accessible à ceux sans épargne importante.
En fin de compte, le choix entre un prêt amortissable et un prêt in fine dépend de votre situation financière, de vos objectifs d'investissement immobilier, et de votre capacité à gérer les aspects spécifiques de ce type de prêt. Il est recommandé de consulter un conseiller financier ou un expert en prêts immobiliers comme Helloprêt pour prendre une décision éclairée en fonction de votre situation personnelle !